Un degré de conscience suprême face à l’agonie du monde : “Ce n’est qu’un au revoir” notre ciné rencontre du 28 avril à 19h en présence du réalisateur.


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Ce n’est qu’un au revoir, un film documentaire français réalisé par Guillaume Brac est accompagné d’ Un pincement au cœur, un court métrage documentaire du même réalisateur. Guillaume Brac explore la fin de l’adolescence en suivant des lycéennes et leur entrée imminente dans l’âge adulte à travers des portraits féminins.

Depuis le début de sa carrière, le cinéaste s’intéresse aux sentiments doux-amers, à la perte de l’innocence et à la nostalgie. Ses deux documentaires, Ce n’est qu’un au revoir et Un pincement au cœur, sont les deux faces d’une même pièce consacrée à la fin de l’adolescence, ce moment où il faut quitter le nid et ses amis.

Ce qui séduit, c’est le sentiment de proximité que Brac a su instaurer avec les lycéens. L’internat dans la Drôme, cadre du premier moyen métrage, devient sous sa caméra ensoleillée un paradis perdu, celui des premiers amours et des premières convictions politiques. Avec son regard bienveillant, le réalisateur nous fait découvrir toutes les joies et les peines vécues en dehors des salles de classe et des examens.

Joueuse, la caméra capture des moments amusants, des tentatives ratées d’expéditions nocturnes aux parties de jeux improvisées dans les couloirs. Entre réflexions existentielles et domino de matelas, la caméra trouve toujours le bon angle pour nous donner l’impression d’être une petite souris dans cet internat de la Drôme.

À l’image de son sujet, Ce n’est qu’un au revoir contient des moments de vulnérabilité autant que de bravoure, comme en témoigne une scène où le groupe mène une action militante pour protéger un site naturel face à des policiers venus les déloger. Ces deux documentaires, aux airs de fiction, nous transportent avec brio dans deux univers aux héros radicalement différents, mais unis par les mêmes émotions.

Un tour de force sincère et émouvant, porté par des protagonistes tout aussi touchants. Quand tout se termine, les chambres paraissent bien vides, comme purifiées. Il est poétique de voir ce lieu, chargé du tumulte des vies qui l’ont occupé, redevenir soudain vierge et impersonnel, prêt à accueillir de nouveaux récits qui ne tarderont pas à s’emparer des murs, des couloirs et de tout l’internat pour lui redonner vie.