

Après Les Parfums, qui se construisait autour du sens olfactif, le réalisateur Grégory Magne s’est demandé quelle bonne raison donner au spectateur de venir découvrir son nouveau film en salle. Se souvenant d’une émotion très précise vécue vingt ans plus tôt, lorsqu’une amie violoncelliste lui proposa d’écouter le morceau qu’elle allait présenter pour entrer à l’Opéra de Paris, il a trouvé son inspiration. Dans cette grande salle blanche, au-delà de la musique, s’entendaient le bruit des doigts sur la touche, les crins de l’archet sur les cordes, mais aussi l’exigence, la justesse, la précision et les heures de travail.
Ce moment était si impressionnant qu’il s’est dit : voilà, dans une salle de cinéma, avec une vraie qualité de son, je peux peut-être permettre à chacun de ressentir cela !

Mais Les Musiciens est avant tout une comédie, pour rire des situations comme des personnages.
Le propos et la manière dont la musique est abordée dans ce film sont traités avec le plus grand sérieux, donnant au spectateur l’autorisation de porter un regard amusé sur ce qu’il voit. Chaque spectateur vit cela à l’aune de sa propre causticité.

L’histoire est la suivante : Astrid Thompson parvient enfin à réaliser le rêve de son père à savoir, réunir quatre Stradivarius pour un concert unique attendu par les mélomanes du monde entier. Mais Lise, George, Peter et Apolline, les quatre virtuoses recrutés pour l’occasion, sont incapables de jouer ensemble. Les crises d’égo se succèdent au rythme des répétitions. Sans solution, Astrid se résout à aller chercher le seul qui, à ses yeux, peut encore sauver l’événement : Charlie Beaumont, le compositeur de la partition. Grégoire Hetzel en signe la musique et met en avant un quatuor sonore. Une formation qui s’est imposée au cinéaste pour plusieurs raisons et qui offre une matière adéquate pour faire exister les champs/contrechamps, les bascules de point et le découpage.